Oc. detritus (F)

Ochlerotatus (Ochlerotatus) detritus (Haliday, 1833)

= Aedes (Ochlerotatus) detritus (Haliday, 1833)

Le taxon Oc. detritus est un complexe systématique de deux entités génétiquement isolées. Nommées dans un premier temps espèces A et B (Pasteur et al., 1977), ce sont respectivement les binômes Oc. coluzzii et Oc. detritus qui sont depuis peu en vigueur (Rioux et al., 1998).

CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Actuellement impossible à distinguer morphologiquement d'Oc. coluzzii ; isoenzymes diagnostiques : Glutamate-oxaloacétate transaminase-2 (Got-2 lent), Glycérophosphate déhydrogénase (GpdBB) (homozygotes monomorphes) ; se distingue également par des particularités bioécologiques. Claspette dont la lame est ailée dans son tiers médian.

BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
Les 2 espèces jumelles Oc. detritus et Oc. coluzzii sont encore morphologiquement indifférenciables, et seule une analyse génétique permet de les identifier avec certitude. Leur écologie présente quelques spécificités ; Oc. detritus se développe préférentiellement dans des eaux à salinité plus faible et présente un faible taux d’autogénèse. L’espèce est eurygame. Elle présente plusieurs générations annuelles dans les régions froides, une seule dans le sud de son aire de répartition, probablement en raison de l’assèchement précoce des gîtes larvaires. Les larves sont présentes dans les gîtes pendant toute l’année, sauf dans le nord de l’Europe où seuls les œufs subsistent aux rigueurs hivernales. La mortalité larvaire hivernale est élevée. Les adultes peuvent émerger en hiver dans le bassin méditerranéen, mais n’apparaissent qu’au printemps dans les régions froides. Ils disparaissent en fin d’automne.

De répartition paléarctique, cette espèce est particulièrement bien représentée dans les régions septentrionales d’Europe. La carte de répartition reporte les citations d’ Oc. detritus "sensu lato", à défaut d’identification génétique des Oc. detritus et Oc. coluzzii

Les œufs, résistants à la dessiccation et au gel, sont déposés au pied de la végétation halophile. Les gîtes larvaires sont formés de marécages et de fossés méso-halins situés en zone littorale ou en zone continentale à proximité d’affleurement de formations géologiques salées. Les gîtes sont généralement de grande taille. En région littorale atlantique, ils sont essentiellement d’origine anthropique et constitués par des salines abandonnées. L’espèce est caractéristique des formations à Salicornes. Comme tous les moustiques des eaux saumâtres, les larves d’Oc. detritus présentent des papilles anales très courtes et globuleuses, ce qui limite les échanges osmotiques avec le milieu extérieur.

Les essaims d’imagos mâles se forment au sommet d’un arbuste par exemple, à proximité du gîte larvaire, à l’aube et au crépuscule. Ils peuvent se former encore 1 mois après la vague d’émergence. Les accouplements se font à l’intérieur de celui-ci.

Les femelles piquent tous les vertébrés à sang chaud. Elles sont particulièrement agressives envers l’humain, à l’aube et au crépuscule, et pénètrent exceptionnellement les habitations. Elles peuvent se déplacer sur plus de l0 km pour chercher leur repas de sang et constituent ainsi une nuisance importante à une grande distance des vastes zones d’émergence. Oc. detritus participe à la transmission de la myxomatose ; il est infecté naturellement par Dirofilaria repens. L’espèce est la cible de nombreuses campagnes de lutte en zone littorale, mais aussi en zone continentale, comme par exemple dans le bassin d’exploitation minière de la potasse d’Alsace.

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Ochlerotatus detritus (adulte)

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Ochlerotatus detritus (mâle)

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Répartition de Ochlerotatus detritus


TETE

THORAX

PATTES

AILE

ABDOMEN

GENITALIA