Ochlerotatus (Ochlerotatus) coluzzi (Rioux, Guilvard & Pasteur, 1998)
= Aedes (Ochlerotatus) coluzzii (Rioux, Guilvard & Pasteur, 1998)
Le taxon Oc. detritus est un complexe systématique de deux entités génétiquement isolées. Nommées dans un premier temps espèces A et B (Pasteur et al., 1977), les binômes respectifs Oc. coluzzii et Oc. detritus sont depuis peu en vigueur (Rioux et al., 1998).
CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Actuellement impossible à distinguer morphologiquement d'Oc. detritus. Isoenzymes diagnostiques : Glutamate-oxaloacétate transaminase-2 (Got-2 rapide), Glycérophosphate déhydrogénase (GpdCC) (homozygotes monomorphes) ; s'en distingue également par des particularités bioécologiques.
BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
Oc. coluzzii a été décrit sur des bases écologiques, physiologiques et enzymatiques. Il est présent toute l’année mais avec un maximum de densité au printemps. L’espèce est multivoltine, sténogame et fréquemment autogène ; elle présente une diapause hivernale au stade de l’œuf.
Très peu de données sont disponibles sur sa répartition. Dans les régions méridionales d’Europe, Oc. coluzzii remplace presque entièrement Oc. detritus. L’espèce domine dans les milieux hyper-halins de Basse-Camargue (France) et du Maghreb.
A ce jour, aucun caractère morphologique, sur quelque stade de développement que ce soit, ne permet de séparer Oc. coluzzii et Oc. detritus.
Les œufs sont pondus isolément sur du sédiment fin et particulièrement riche en sel (teneur en chlorures supérieure à 8 g pour 1000). Plusieurs cycles d’assèchements et de remises en eau peuvent être nécessaires à l’éclosion des œufs qui restent viables pendant plus d'un an. Cette éclosion peut se produire à n'importe quelle saison. Les œufs d'une même ponte ne réagissent pas obligatoirement de la même façon aux facteurs qui induisent l’éclosion (dessiccation, température, taux d’oxygène).
Les gites, généralement temporaires et très ensoleillés, sont des marais ou des canaux dont l’eau est fortement salée. Les peuplements préimaginaux sont souvent monospécifiques et parfois très denses. Les adultes sont de bons voiliers qui peuvent être observés jusqu’à 40 km du gîte le plus proche.
Les femelles piquent de jour comme de nuit avec une préférence pour le crépuscule. Le repas de sang peut être pris sur l'homme, le bétail et les oiseaux, à l’extérieur comme à l’intérieur des habitations. Oc. coluzzii transmet très probablement le virus de la myxomatose. Cette espèce peut causer une forte nuisance à proximité des gîtes mais aussi à plusieurs dizaines de kilomètres.