Oc. caspius caspius (L)

Ochlerotatus (Ochlerotatus) caspius caspius (Pallas, 1771)

= Aedes (Ochlerotatus) caspius caspius (Pallas, 1771)

Oc. caspius est un complexe systématique. D’une part, le taxon comprend 2 sous-espèces : Oc. caspius meira, endémique à l’archipel du Cap Vert et Oc. caspius caspius. Ce dernier étant le seul représentant en Europe, nous l’appellerons ici plus simplement Oc. caspius. D’autre part, deux formes divergentes d’un point de vue génétique ont été décrites sous la nomenclature A et B (Cianchi et al., 1980).

CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Très difficile à distinguer d'Oc. dorsalis. Le nombre de branches de la soie 1-S plus élevé chez Oc. caspius (5 à 10) que chez Oc. dorsalis (3 à 5), le nombre de branches de la soie 3-VIII également plus élevé chez Oc. caspius (7 à 14) que chez Oc. caspius (5 à 8) ont été proposés pour distinguer ces 2 espèces. La dent médiane des écailles du VIIIème segment semble plus marquée chez Oc. caspius que chez Oc. dorsalis.

BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
Oc. caspius passe l’hiver à l’état d’œuf. Dans les régions chaudes, les adultes sont présents toute l'année mais ils sont plus abondants au printemps après que l’augmentation de la température de l’eau et l'allongement de la photopériode ont permis de lever la diapause des œufs. L’espèce est multivoltine et les cohortes se suivent au rythme des mises en eau des gîtes. Les femelles produisent une grande quantité d’œufs , l’espèce A est potentiellement autogène.

Moustique paléarctique se raréfiant vers le nord. A ce jour, la forme A a été identifiée d’Italie continentale, de Sardaigne et de France, la forme B uniquement d’Italie. La carte de répartition concerne Oc. caspius caspius "sensu lato".

L’exochorion des œufs porte en face dorsale de polygones sub-losangiques délimitant une plage ornée de 14-16 petits tubercules. Ils sont pondus isolement, à la base des touffes de végétation, dans un sédiment riche en matière organique mais relativement peu sale (4 à 7 g de chlorures p. 1000). Les œufs peuvent être associés à ceux d’Oc. detritus ou Oc. coluzzii mais ces derniers montrent une préférence pour les sédiments plus sales. Plusieurs cycles d'immersion et de dessiccation peuvent être nécessaires pour provoquer l’éclosion des œufs.

Les larves fréquentent surtout les marais saumâtres littoraux ou continentaux, à la faveur d’affleurements de couches géologiques salées. Les gîtes sont très variés, le plus souvent de grande taille (mares, marais, rizières, canaux..) mais parfois de dimensions plus réduites (fossés, puits abandonnes..). Si l’espèce prolifère dans les eaux saumâtres (1 à 30 g/l de chlorures), elle peut également être rencontrée dans des milieux dulçaquicoles tels que prés inondables et rizières. La présence d’une abondante végétation est générale.

L’éclosion différée de quelques œufs fait que des larves peuvent être présentes presque toute l’année dans les gîtes. Oc. caspius risque d’être confondu avec Oc. dorsalis, espèce morphologiquement très proche.

Les femelles piquent tous les vertébrés à sang chaud surtout à l’extérieur des habitations. Fortement anthropophiles, elles sont souvent responsables d'une forte nuisance, jusque dans les cites éloignées des gîtes larvaires. Les imagos peuvent se déplacer sur plus de 40 km pour rechercher leur repas de sang. Oc. caspius est vecteur de filaires animales et d'arbovirus (Tahyna, virus de la myxomatose), peut être infecté naturellement par le virus West Nile et dissémine la tularémie.

Bon nombre de campagnes de lutte ciblent particulièrement cette espèce (Espagne, France, Italie, Grèce...).

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Ochlerotatus caspius caspius (stade larvaire IV)

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Ochlerotatus caspius caspius (stade larvaire IV)

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Répartition de Ochlerotatus caspius caspius


TETE

THORAX

PATTES

AILE

ABDOMEN

GENITALIA