Anopheles (Cellia) messae Falleroni, 1926
Ce taxon est membre du complexe Maculipennis composé de 5 espèces néarctiques et de 9 espèces paléarctiques dont 8 sont présentes en Europe.
CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Soies 2-IV et 2-V formées de 11 à 27 branches. En raison de chevauchement des valeurs, les espèces du complexe MAculipennis ne peuvent pas toujours être différenciées. L'identification à partir de l'ornementation des oeufs est la plus fiable.
BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
An. messeae est multivoltin et eurygame ; il présente une diapause complète chez les femelles. Celles-ci passent l’hiver dans les abris (ouvrages militaires, caves, grottes-) ; ou les températures et hygrométries optimales sont de -3 à +2°C, et 60 à 85% HR. C’est le membre du complexe qui a la plus vaste répartition : Europe (sauf péninsule ibérique et Sud-Est de l’Europe) jusqu’à 67°N, Asie jusqu’à la Chine. Les membres du complexe Maculipennis sont extrêmement difficiles a séparer morphologiquement. L’observation de la chétotaxie larvaire ou de l’ornementation des œufs permet la différenciation, mais il est recommande d’étudier un grand nombre d’individus d’une même population. Pour une identification certaine, il faut recourir à une étude génétique (isoenzymes diagnostiques, chromosomes polytenes, ADN ribosomal - région ITS2).
Les œufs sont pourvus de flotteurs latéraux développés à membranes intercostales rugueuses ; l’exochorion est orné de 2 bandes transversales sombres au niveau de l’extrémité des flotteurs, peu contrastées et complétées par des taches sombres aux pôles et dans les zones intermédiaires.
Les larves se développent dans des eaux stagnantes permanentes, douces et le plus souvent ombragées : bordures de lacs, marécages, plaines inondées, mares et fossés. Elles peuvent être rencontrées dans des eaux légèrement saumâtres, jamais polluées. Le développement pré-imaginal dure 22 jours à 23°C.
La femelle peut présenter jusqu’à 13 cycles gonotrophiques en laboratoire, mais la fécondité diminue progressivement. Les premières pontes sont formées de 150 œufs en moyenne. Les imagos forment des essaims pour l’accouplement.
Les femelles sont essentiellement zoophiles, mais elles peuvent également agresser l’humain. On les rencontre dans les étables, porcheries et écuries. Leur rôle dans la transmission du paludisme a été faible, bien qu’elles aient été mentionnées comme vecteurs en Europe de l’Est. Elles pourraient cependant être impliquées dans la transmission des virus Batai, Tahvna et West Nile, de filaires canines, de la myxomatose et de la tularémie.