Anopheles (Cellia) labranchiae Falleroni, 1926
Ce taxon est membre du complexe Maculipennis composé de 5 espèces néarctiques et de 9 espèces paléarctique dont 8 sont présentes en Europe.
CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Soies 2-IV et 2-V formées de 4 à 13 branches. En raison du chevauchement des valeurs, les espèces du complexe Maculipennis ne peuvent pas toujours être différenciées. Se différencie cependant par la présence simultanée de 3 plaques accessoires sur les segments abdominaux et de soies 1-A formées de plus de 5 branches. L'identification à partir de l'ornementation des oeufs reste la plus fiable.
BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
An. labranchiae est multivoltin et eurygame. La diapause est incomplète ; les femelles semi-hivernantes se réfugient dans les abris obscurs (caves, étables, grottes) ; elles pondent dès les premiers beaux jours.
L’espèce a une aire de répartition limitée au bassin méditerranéen occidental. C’est le seul représentant du complexe Maculipennis présent en Afrique du Nord.
Les membres du complexe Maculipennis sont extrêmement difficiles a séparer morphologiquement. L’observation de la chétotaxie larvaire ou de l’ornementation des œufs permet la différenciation, mais il est recommandé d’étudier un grand nombre d’individus d’une même population. Pour une identification certaine, il faut recourir à une étude génétique (isoenzymes diagnostiques, chromosomes polytenes, ADN ribosomal- région ITS2).
Les œufs sont pourvus de flotteurs latéraux développés à membranes intercostales rugueuses ; l’exochorion est orné de taches sombres mais sans bandes au niveau de l’extrémité des flotteurs. Les gîtes larvaires sont des plus variés (marais, mares, marges de rivières, canaux, rizières, bassins, puits,... ) ; l’eau peut être douce ou saumâtre (jusqu’à 10 g/l de chlorures), mais toujours exposée au soleil. La végétation horizontale y est généralement présente. Le développement larvo-nymphal dure 12 jours a 25°C.
Des adultes au repos peuvent être captures dans les anfractuosités de rocher ou dans les haies de roseaux. Les imagos forment des essaims pour l’accouplement. La digestion du sang dure 5 à 6 jours. La ponte est formée de 132 œufs en moyenne. La dispersion de l’espèce est de l’ordre de 2 à 5 km, jusqu’à 6,5 dans des conditions favorables.
Les femelles sont très anthropophiles et essentiellement endophiles. On les rencontre dans les habitations et dans les abris pour animaux. Leur distance de vol peut être de 2 à 5 km. L’espèce a joué un rôle vectoriel important dans la transmission du paludisme en région méditerranéenne et notamment en Italie.