Aedes coluzzii (L)

Aedes (Aedes) coluzzii Rioux, Guilvard & Pasteur, 1998

CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Cette espèce est actuellement impossible à distinguer d'Aedes detritus.. Les soies céphaliques 5 et 6-C longues et formées de nombreuses branches, les papilles anales très courtes et les écailles disposées sans ordre sur le segment VIII caractérisent les espèces du complexe detritus.

BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
Ae. coluzzii fait partie du complexe detritus. Cette espèce, dont les particularités physiologiques et écologiques avaient déjà retenu l'attention, vient d'être récemment décrite sur des bases écologiques, physiologiques et enzymatiques. Actuellement, aucun caractère morphologique, sur quelque stade de développement que ce soit, ne permet de distinguer Ae. coluzzii d'Ae detritus.
Dans les régions méridionales d'Europe, et tout particulièrement au Maghreb, Ae. coluzzii remplace presque entièrement Ae. detritus qui affectionne les climats plus froids et les gîtes méso-halins. Ces 2 espèces jumelles sont génétiquement isolées. Les précédentes études concernant Ae. detritus au Maghreb peuvent être globalement rapportées à Ae. coluzzii car celui-ci est hégémonique dans les gîtes hyper halins du Maroc et de Tunisie.
Les oeufs sont pondus isolément sur du sédiment [m et particulièrement riche en sel (teneur en NaCI supérieure à 8 g pour 1 000. Plusieurs cycles d'assèchements et de remises en eau peuvent être nécessaires à l'éclosion des oeufs qui restent viables pendant plus d'un an.
Cette éclosion peut se produire à n'importe quelle saison. Les oeufs d'une même ponte ne réagissent pas obligatoirement de la même façon aux facteurs qui induisent l'éclosion (dessiccation, température, gaz carbonique).
Les gîtes, généralement temporaires et très ensoleillés, sont des marais, marais salants, canaux dont l'eau est fortement salée. Les peuplements préimaginaux sont souvent monospécifiques et parfois très denses.
L'espèce est présente toute l'année mais avec un maximum de densité au printemps. Les adultes sont de bons voiliers qui peuvent être observés jusqu'à 40 km du gîte le plus proche.
Les femelles autogènes piquent de jour comme de nuit avec une préférence pour le crépuscule.
Le repas de sang peut être pris sur l'homme, le bétail et les oiseaux, à l'extérieur comme à l'intérieur des habitations. L'espèce est sténogame et multivoltine.
Ae. coluzzii transmet très probablement le virus de la myxomatose. Cette espèce peut causer une forte nuisance à proximité des gîtes mais aussi à plusieurs dizaines de kilomètres.

BIBLIOGRAPHIE
PASTEUR N., VERDIER J.M., RIOUX J.A., GUILVARD E. & PERIERES J., 1978.- Le complexe Aedes detritus Haliday, 1833 : existence de deux espèces jumelles en Afrique du Nord. Annales de Parasitologie humaine et comparée, 53 6 : 761-763.
RIOUX J.A., GUILVARD E. ET PASTEUR N., 1998.- Description d'Aedes Ochlerotatus coluzzii n. sp. Diptera-Culicidae, espèce jumelle A du complexe detritus. Parasitologia 40 : 353-360.

../images/repartitions/caaeco.jpg

carte de répartition de Aedes coluzzii

../images/repartitions/cagalaeco.jpg

carte de répartition de Aedes coluzzii

../images/repartitions/cagmaaeco.jpg

carte de répartition de Aedes coluzzii

../images/repartitions/cagtuaeco.jpg

carte de répartition de Aedes coluzzii


TÊTE

THORAX

AILE

PATTE

ABDOMEN

GENITALIA