Ochlerotatus (Ochlerotatus) dorsalis (Meigen, 1830)
= Aedes (Ochlerotatus) dorsalis (Meigen, 1830)
Longtemps considéré comme une sous-espèce du taxon Oc. caspius, notamment par l’école russe, la validité de cette espèce a été confirmée par la mise en évidence de l’isolement reproductif (Lambert et al.,1990).
CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Très difficile à distinguer d'Oc. caspius. Le nombre plus élevé de branches de la soie 1-S chez Oc. caspius (5 à 10) que chez Oc. dorsalis (3 à 5) ; le nombre de branches également plus élevée de la soie 3-VIII chez Oc. caspius (7 à 14) que chez Oc. dorsalis (5 à 8) ont été proposés pour distinguer ces 2 espèces. La dent médiane des écailles du VIIIème segment semble plus marquée chez Oc. dorsalis.
BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
Oc. dorsalis est multivoltin et les cohortes se suivent au rythme des mises en eau des gîtes. Les larves sont présentes de la fin de l’hiver au début de l’automne. Les adultes apparaissent vers le milieu du printemps, et disparaissent aux premières gelées. L’œuf, stade hivernant, entre en diapause à la fin de l’été, avec le raccourcissement du nycthémère. L’espèce est autogène.
Holarctique circum-boréal, Oc. dorsalis est présent dans toute l’Europe septentrionale, et se raréfie considérablement vers le sud.
Il est fort probable que 2 espèces distinctes seraient actuellement confondues sous le nom d’ Oc. dorsalis : l’une serait présente dans les parties septentrionales de la région holarctique et correspondrait au type dorsalis l’autre pourrait être Oc. albineus Séguy, 1923, que l’on rencontrerait seulement dans les régions désertiques du sud de la région paléarctique.
L’exochorion des œufs porte en face dorsale de polygones hexagonaux délimitant une plage ornée de 10-12 petits tubercules. Les œufs sont pondus par petits groupes, ils sont résistants au gel et à la dessiccation. Ils éclosent lors de la mise en eau des gîtes.
Les larves se développent dans les mares et marécages dont l’eau est plus ou moins saumâtre, généralement peu profonde. Ces gîtes se trouvent le plus souvent près de cotes mais aussi dans les régions continentales où affleurent des terrains salés. La distinction avec les larves d’Oc. caspius, souvent associés dans les gîtes larvaires, est délicate.
Les femelles piquent l'homme et tous les autres mammifères, elles sont agressives pendant la journée et plus particulièrement avant le coucher du soleil, et peuvent pénétrer dans les habitations. Portées par le vent, elles peuvent créer une nuisance à plusieurs kilomètres du gîte larvaire. Oc. dorsalis est une espèce très anthropophile qui peut pulluler car ses gîtes larvaires sont très étendus, la nuisance qui en découle est alors importante pour l'homme et pour les animaux. Des femelles ont été infectées naturellement par le virus Tahyna.