Ochlerotatus (Ochlerotatus) atropalpus Coquillet, 1902
= Aedes (Ochlerotatus) atropalpus Coquillet, 1902
Le taxon Oc. atropalpus est un complexe systématique néarctique de 2 espèces : Oc. epactius et Oc. atropalpus. Seule la forme typique a été observée à ce jour en Europe.
CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Parmi les Ochlerotatus à tarses avec annulation inter-articulaire, se distingue par les palpes entièrement sombres, les tarsomères 5-III entièrement clairs et une tache blanche sur l'aile, à la base de la costa. Lobe apical du gonocoxite absent, lobe basal discret orné uniquement de soies.
BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
Oc. atropalpus est multivoltin ; à l’origine inféodé aux torrents rocheux, il prolifère depuis quelques dizaines d’années dans divers gites artificiels et en particulier les pneus usagés.
Cette espèce néarctique a pour aire de répartition d’origine l’Amérique du Nord et Centrale. Elle a été découverte en 1996 en Italie (Vénétie), suite à l’introduction d’œufs par le commerce de pneus usagés.
Les œufs sont pondus individuellement au-dessus du niveau de l’eau, et sont solidement fixées au rocher, pour ne pas être emportés par les crues hivernales. Une partie des œufs éclos après 24 heures de mise en eau en été. Ils peuvent aussi être pondus directement à la surface de l’eau, auquel cas ils éclosent dans les heures qui suivent. La diapause de l’œuf est induite par l’exposition des stades immatures précédents à de courtes photopériodes (<14 h.).
Les larves fréquentent particulièrement les creux de rocher en bordure de torrent ainsi que des gites artificiels, dont les pneus usagés exposés aux intempéries et qui recueillent l’eau de pluie. Elles se développent rapidement, de 5 à 9 jours en conditions optimales.
Les imagos se tiennent à l’abri des rochers, et sortent pour se nourrir. Ils atteignent leur maturité sexuelle 1 jour après l’éclosion. Le degré d’autogénèse est important : 100 œufs peuvent être pondus en l’absence de repas sanguin. Les femelles sont agressives envers l’humain mais ne semblent pas s’éloigner du gîte. En raison de la spécificité du milieu larvaire, l’espèce n’est jamais abondante et ne provoque qu’une gène localisée. Des femelles ont été infectées expérimentalement par un Plasmodium aviaire ; elles sont vectrices en laboratoire du virus West Nile et peuvent transmettre verticalement, par voie transovarienne, les virus de l’encéphalite de La Crosse et de l’encéphalite de St Louis.
Le site de Vénétie est traité régulièrement en raison de la présence d'Ae. albopictus. De fait, l’espèce n’a plus été observée ces dernières années, mais sa réintroduction en Europe par le transport de pneus usés reste possible.