Cx. pipiens (M)

Culex (Culex) pipiens Linnaeus, 1758

CARACTERES DIAGNOSTIQUES
La distinction de Cx. torrentium sur la base des écailles préalaires reste incertaine, quelques spécimens de Cx. pipiens pouvant également présenter 2 ou 3 écailles. Il est donc conseillé d'observer plusieurs individus d'une même population, ou un génitalia mâle.

BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
La grande plasticité écologique de Cx. pipiens et des variations morphologiques et éthologiques sont à l’origine des nombreuses descriptions dont ce taxon a fait l’objet sous des noms très divers. Le taxon est actuellement considéré comme une espèce plastique, présentant en Europe deux formes : la forme pipiens, ornithophile, anautogène, eurygame et rurale, à diapause au stade imaginal et la forme molestus, anthropophile, autogène, sténogame et urbaine, à développement continu (homodynamique). Ces formes ne sont pas isolées génétiquement, et résulteraient plutôt d’une sélection écologique. Il en découle une variabilité de ces caractères en fonction de la latitude et de la saison.

Cette espèce multivoltine est très abondante pendant les mois d’été et d’automne. Les larves apparaissent vers le milieu du printemps et disparaissent aux premières gelées. Les imagos femelles hivernent dans les caves, étables, grottes et autres abris naturels. En milieu hypogé, l’espèce peut poursuivre son développement pendant toute l’année en déposant des pontes autogènes. Cx. pipiens est une espèce largement représentée dans toute la région holarctique. Elle est présente dans l’ensemble de l’Europe.

Les œufs sont déposés à la surface de l’eau assemblés en barquettes de 240 a 340 œufs, 30 à 80 seulement pour les pontes autogènes.

Les larves se développent dans des eaux très polluées par les matières organiques (fossé de drainage d’eaux usées, mare temporaire de la périphérie des villes, vide sanitaire inondé). On peut aussi les rencontrer dans des gites dont l’eau est fraiche et pure (bidon contenant de l’eau de pluie, bassin, bords de ruisseau non pollué). Les populations présentes dans les eaux polluées sont plutôt anthropophiles et autogènes alors que celles des eaux non polluées sont essentiellement ornithophiles. Dans le bassin méditerranéen, les deux populations sont probablement toujours mélangées ; il semble cependant que la forme ornithophile soit dominante en altitude et dans les gites extérieurs non pollués. La forme anthropophile est par contre dominante dans les gites hypogés.

Des femelles sombres, aux bandes claires tergales peu marquées, ainsi que des larves aux proportions du siphon anormales, ont été signalées. Dans ces cas qui rendent l’identification difficile, il est nécessaire d’ examiner les génitalia mâles.

Les femelles piquent de nuit tous les vertébrés à sang chaud ; les individus anthropophiles prennent leur repas surtout à l’intérieur des habitations. Dans certaines agglomérations gérant mal les eaux usées, Cx. pipiens peut être une nuisance de première importance. L’espèce est vectrice des virus West Nile et Sindbis, et d’un Plasmodium aviaire ; elle est réceptive au virus Tahyna et a Dirofilaria immitis ; elle a été infectée naturellement par le virus Batai.

La lutte contre cette espèce est fréquente dans les grandes villes du bassin méditerranéen. Elle passe par une bonne gestion des réseaux d’eaux usées et par un assainissement des caves et vides sanitaires.

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Culex pipiens (adulte)

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Culex pipiens (mâle)

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Répartition de Culex pipiens


TETE

THORAX

PATTES

AILE

ABDOMEN

GENITALIA