Anopheles (Cellia) claviger s. s. (Meigen, 1804)
CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Très difficile à distinguer d'An. petragnani. Peut également être différencié par ses soies céphaliques 4-C à 2-4 brins, simples chez An. petragnani. Il est cependant conseillé d'identifier plusieurs spécimens de la même population.
BIOLOGIE DE L'ESPÈCE
An. claviger présente généralement 2 générations annuelles dans les gîtes permanents. L’hivernation a lieu au stade larvaire, certains auteurs mentionnent une diapause vraie, d’autres une simple quiescence. Une première génération d’adultes apparait au printemps, une seconde en fin d’été. Parfois, une 3° génération s’intercale en juillet. L’espèce est autogène et eurygame.
Cette espèce paléarctique a une aire de répartition qui s’étend de la Scandinavie à l’Afrique du Nord, entre 31° et 60° de latitude Nord, et de la cote atlantique à la Chine et la Sibérie Centrale (93°Est). Dans les régions chaudes, elle est surtout présente en altitude (jusqu’à 2500 m dans l’Atlas marocain).
L’espèce est morphologiquement très proche d’An. petragnani, la distinction est fondée sur l’examen de l’œuf, de la larve ou de la nymphe.
Les œufs sont déposés un a un a la surface de l’eau, mais aussi sur le sol humide. Chaque ponte comprend entre 110 et 180 œufs. A 22°C, ils restent viables pendant 22 semaines. Ils sont noirâtres, pourvus de flotteurs latéraux développés occupant les deux quarts médians, ornés d’un repli supplémentaire sur quelques éléments.
Les larves se développent dans les eaux claires, fraiches et ombragées : sources, ruisseaux, citernes, dans
les régions chaudes, mares, fossés, canaux et tourbières encombrés de végétation dans les régions froides.
La température de l’eau optimale se situe autour de 12°C, mais peut varier de 2 à 20°C, les larves pouvant survivre sous la glace. Les eaux sont en général pures, mais parfois polluées ou saumâtres.
La nymphe se distingue par la soie abdominale 0-VI à 3-5 brins seulement, 1-2 brins chez An. petragnani. Pour plus de sureté, il est conseillé d’identifier plusieurs spécimens de la même population. Les imagos sont actifs à des températures de 10 a 26°C, avec une activité maximale autour de 13-19°C et 51-56% HR. Les femelles sont encore actives en cas de bruine. Elles effectuent 3 a 5 cycles gonotrophiques dans la nature, leur longévité maximale en laboratoire est de 46 jours. Elles ne s’éloignent guère plus de quelques centaines de mètres du gîte larvaire.
Les femelles piquent l’homme et les animaux domestiques. Elles sont essentiellement exophile et exophages, bien qu’elles puissent se gorger et rester quelques temps dans les étables. An. claviger a joué un rôle important comme un vecteur du paludisme au Proche-Orient, il le joue encore en Asie Centrale , ailleurs, son rôle a été secondaire. Il est soupçonné de participer a la transmission d’autres agent pathogènes comme des virus Bunyavividae (virus Tahyna et Batai), la myxomatose, une filaire canine, le nématode Setaria labiatopapillosa, l’anaplasmose, les bactéries Borrelia et Tularémia. An. claviger fait parfois partie du cortège d’espèces nuisantes ciblées par les campagnes de lutte.