pallidipes (M)

Glossina (Glossina) pallidipes (Austen), 1903

Répartition

Espèce d’Afrique de l’Est dont l’aire de distribution est particulièrement morcelées et qui se rencontre du sud de l’Ethiopie et du Soudan jusqu’au sud du Mozambique. Vers l’ouest, elle atteint le Rwanda, l’est de la RDC, le centre de la Zambie, le Malawi et le nord du Zimbabwe, le Swaziland (?).

Ecologie

Très proche de G. longipalpis, G. pallidipes occupe cependant une gamme beaucoup plus vaste de types de végétation et de conditions climatiques. Elle affectionne la végétation basse. Elle ne se rencontre pas en zone montagneuse au dessus de 2 000 mètres.
Cette espèce occupe aussi bien les fourrées denses des savanes humides que les brousses épineuses (brousse à Acacia et à Commiphora) ou les forêts claires de basse altitude (« Mopane »). On la rencontre aussi dans le faciès à Lanta camara, voire dans les plantations de conifères (vallée du Lambwe au Kenya).
Elle peut cohabiter avec G. m. morsitans, G. brevipalpis, G. longipennis et G. austeni. Les lieux de repos diurnes sont principalement les parties ligneuses de la végétation (branches horizontales, troncs et leur cavité, arbres couchés) et les terriers. Les lieux de repos nocturnes seraient les feuilles vertes, à des hauteurs de 2,5 à 4 mètres. L’activité diurne des femelles croît jusqu’à midi où elle atteint un maximum qui se maintient en plateau. Celle des mâles se traduit par un pic tardif de l’après-midi. En saison chaude, cette espèce se nourrit surtout l’après-midi, avec arrêt de l’activité vers 19 heures. Une activité nocturne a été cependant signalée. Les pics sont peu ou pas marqués en saison des pluies.
La dispersion moyenne de la population serait de 140 à 150 mètres par semaine. Elle se nourrit essentiellement sur les mammifères sauvages (guib harnaché, koudou, buffle, phacochère) et sur le bétail.
Bien que l’odeur humaine ait un effet répulsif pour les mâles et les femelles, elle peut piquer l’homme, d’où son implication dans la transmission de T. brucei rhodesiense à partir du réservoir animal domestique (bovins) et sauvage (en particulier le guib harnaché dans les parcs et les réserves).
En Zambie, on signale des taux d’infection de 2,5 à 7% chez les mâles et de 10 à 11% chez les femelles. Au Kenya (vallée du Lambwe), les taux sont de 13%. En Tanzanie, ils sont d’environ 9% (T. congolense et T. vivax-like).

Importance médicale et vétérinaire

G. pallidipes est un des vecteurs majeurs de trypanosomoses animales en Afrique orientale et australe et peut intervenir dans le cycle zoonotique de T. b. rhodesiense.

Méthode de lutte

Les traitements terrestres discriminatifs et sélectifs, par application unique en saison sèche d’insecticides rémanents (DDT, dieldrine, deltaméthrine) ont été efficaces. Les applications séquentielles aériennes d’endosulfan (5 fois à des doses variant de 14 à 28 g/ha) ou de deltaméthrine (5 fois à la dose de 0,25 à 0,28 g/ha) font baisser considérablement la densité, mais sans aboutir généralement à l’éradication (Somalie, Zimbabwe) contrairement à ce qui s’est passé pour G. m. morsitans.
Les techniques de piégeage sont très opérationnelle avec cette espèce : écrans noirs pivotants (S-type), imprégnés de deltaméthrine (780 mg/m²) avec attractifs olfactifs ; piège NG-2B associé à l’acétone et à l’urine de bovins. Elles permettent l’éradication de cette espèce (1 à 4 leurres/km²).
Le piège F3 et le piège Epsilon sont associés aux attractifs olfactifs –acétone ou butanone- avec le mélange suivant : 1-octen-3-ol, 3-n-propylphénol, 4-méthylphénol dans un rapport 4/1/8. Ils constituent des outils efficaces d’enquête et de surveillance.
Les applications épicutanées de pyréthrinoïdes sur le bétail (bain, pulvérisations, formulation « pour on ») semblent très efficaces dans certaines situations (densité de bétail, abondance relative de la faune, sédentarité, etc.).
Dans des conditions expérimentales, un piège stérilisant utilisant un mimétique d’hormone juvénile (pyriproxyfen) a donné de bons résultats au Zimbabwe.

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Caractères de G. pallidipes (M)

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pallidipes (M)


TETE

PATTES

AILE

THORAX

ABDOMEN

PIECES GENITALES MALES

PIECES GENITALES FEMELLES

REPARTITION ET ZONE BIOCLIMATIQUE