morsitans submorsitans (M)

Glossina (Glossina) morsitans submorsitans (Newstead), 1911

Répartition

Cette sous-espèce est présente depuis le sud du Sénégal jusqu’au nord-ouest de l’Ouganda. Vers le nord, elle occupe le sud-est du Tchad et le sud du Soudan. Au sud, elle atteint la bordure nord de la RDC. Quelques populations isolées se rencontrent dans les vallées du sud-ouest éthiopien. Elle a été identifiée en Arabie saoudite.

Ecologie

occupe une grande variété de types de savanes boisées dont l’essence principale est le « doka » (Isoberlinia doka). Elle tend à envahir des zones d’altitudes jusqu’à 2000 mètres (Ethiopie, Cameroun). Très dispersées en saison des pluies, elles se concentrent en saison sèche sur les lignes de drainage et dans certaines formations végétales denses. Dans les savanes boisées, l’activité journalière, uniforme en saison des pluies, devient bimodale en saison sèche (un pic de 6 à 9 heures et un autre de 15 à 18 heures) et unimodale en saison chaude (un pic de 9 à 12 heures). Le maximum d’activité se situe aux environs de 32°C.
Pendant la journée, elle fréquente les écotones où elle trouve ses lieux de repos (troncs d’arbres et faces inférieures des branches horizontales ou inclinées, situés à une hauteur inférieure à 2 mètres).
Au moment des fortes chaleurs, elle préfère les troncs et au crépuscule, elle monte pour se poser sur les feuilles (plus de 4 mètres). Les lieux de repos sont d’autant plus près du sol que la température est plus élevée et l’humidité plus basse.
Sa densité fluctue très fortement d’une année à l’autre. Elle augmente rapidement au début des pluies (mai-juin en Afrique occidentale), est élevée en fin de saison des pluies (septembre-octobre) et devient faible en saison sèche (mars-avril). Douées de grandes capacités de déplacement, elle peut faire des avancées inexpliquées et réenvahir des zones assainies à raison de 15 kilomètres par an. Ce comportement est surtout le fait des femelles.
Cette sous-espèce suit facilement les véhicules. La voiture constitue ainsi un bon moyen de capture, en particulier pour les mâles.
Elle peut cohabiter avec G. tachinoides, G. palpalis gambiensis et G. medicorum.
Elle a des préférences trophiques très marquées pour les mammifères sauvages (surtout le phacochère) et semble disparaitre lorsque ceux-ci se raréfient. Elle se nourrit facilement sur le bétail, peut piquer l’homme, mais pratiquement jamais les oiseaux et les reptiles.
Les taux d’infection peuvent être particulièrement élevés (18% en moyenne au Mali, 21% au Nigeria, avec T. vivax-like et T. congolense-like).

Importance médicale et vétérinaire

Glossina morsitans submorsitans est un important vecteur des trypanosomoses animales, limitant, ou même interdisant, l’accès du bétail aux savanes, lorsqu’elle est abondante.

Méthode de lutte

Les campagnes classiques reposent sur une seule pulvérisation terrestre d’insecticides rémanents (DDT, dieldrine) par progression régulière au cours de chaque saison sèche.
Les traitements séquentiels non rémanents par avion n’ont pas été un succès en Afrique occidentale ou centrale (végétation dense, harmattan, etc.).
Les zones accidentées, dans l’Adamaoua, les traitements rémanents effectués par hélicoptère (endosulfan, dieldrine, pyréthrïnoides) ont permis d’assainir plus de 20 000 km² par progression annuelle.
Le piège biconique et l’écran CRTA associés à l’acétone et au 1-octen-3-ol sont actuellement des leurres disponibles, mais d’efficacité encore réduite.
La lutte génétique par hybridation des sous-espèces n’a jamais été opérationnelle.
Des lâchers de mâles stériles en saison des pluies, associés aux écrans insecticides en saison sèche, ont été un succès au Burkina Faso.
Des essais d’application de formulations « pour on » sur le bétail semblent très prometteurs.

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Caractères de G. morsitans submorsitans (M)

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Répartition de G. morsitans submorsitans


TETE

PATTES

AILE

THORAX

ABDOMEN

PIECES GENITALES MALES

PIECES GENITALES FEMELLES

REPARTITION ET ZONE BIOCLIMATIQUE