fuscipes fuscipes (F)

Glossina (Nemorhina) fuscipes fuscipes (Newstead), 1911

Répartition

Dans l’aire de répartition de Glossina fuscipes, qui occupe la cuvette du Congo (Congo, RDC) et une partie de quelques bassins hydrographiques adjacents (entre le 8ème/9ème parallèle nord et le 10ème/12ème sud, du Cameroun et du Gabon à l’ouest, au lac Victoria et au lac Tanganyika à l’est.
La sous-espèce G. f. fuscipes occupe les 2/3 nord, pénétrant dans le bassin du Logone, au Tchad, et dans le bassin du Nil, en Ouganda et au Soudan. Une petite population est signalée en Arabie Saoudite. Des poches isolées sont notées en Ethiopie et au sud du Soudan.

Ecologie

C’est une glossine ripicole qui fréquente davantage les grandes rivières d’où elle aurait repoussé vers l’ouest (au Cameroun et au Congo) G. p. palpalis, par compétition interspécifique. Elle occupe des galeries forestières de tailles variables, mais généralement denses, de la zone subhumide et humide et également, les bords des lacs (Ouganda), voire des gîtes péridomestiques (haies de Lantana camara).
Elle peut quitter sporadiquement les galeries forestières pour pénétrer dans les savanes en saison des pluies.
Les lieux de repos diurnes sont les troncs d’arbres et les branches à une hauteur inférieure à 3 mètres. La nuit, elle a tendance à monter dans la canopée. Son activité journalière semble du type unimodal, avec un pic en milieu de journée en saison des pluies qui se déplace dans l’après midi en saison sèche.
Les densités sont minimales en milieu de la saison sèche (février) et augmente fortement en avril-mai pour devenir maximale en juin (RCA).
Elle est capturée en même temps que G. fusca congolensis, G. p. palpalis, G. tachinoides, G. morsitans submorsitans.
Elle se nourrit sur une vaste gamme d’hôtes dont l’homme et les reptiles (crocodiles et varans), mais également sur les bovidés (guib harnaché, bétail). Ses choix sont surtout fonction des espèces disponibles, avec toujours une importante proportion de reptiles (jusqu’à 85%). Des repas pris sur oiseaux ont été signalés en RCA. En situation péridomestique, elle se nourrit surtout sur l’homme. Les taux d’infections au niveau de l’intestin moyen peuvent être élevés (10 à 25%) mais restent bas au niveau du proboscis (0 à 3%, en RCA).

Importance médicale et vétérinaire

Vecteur majeur de la maladie du sommeil à T. brucei gambiense en Afrique orientale, elle y a provoqué de très graves épidémies (Ouganda) au début du siècle, et encore très récemment.
Elle véhicule aussi T. brucei rhodesiense, en situation péridomestique, prenant alors le relais de la transmission assurée, en savane, par G. m. morsitans
Elle apparait comme un bon vecteur de T. brucei gambiense en Afrique centrale, ainsi que des trypanosomoses animales (T. congolense, en particulier) dans les zones d’élevage (RCA).

Méthode de lutte

Sa présence dans des zones climatiques à longue saison des pluies et dans des biotopes proches de l’eau, peu propices à l’installation de barrières, rend les traitements insecticides terrestres ou aériens difficiles et peu efficaces.
Dans les foyers épidémiques de maladie du sommeil, les épandages aériens sont parfois utilisés dans les situations d’urgence pour couper le cycle de transmission.
Les techniques de piégeage constituent un outil nouveau :
- en santé humaine, le piège monopyramidal a été utilisé au Congo autour des villages ainsi que dans le foyer du sud-est de l’Ouganda (10 000 pièges en matière plastique imprégnés de deltaméthrine, posés avec la participation communautaire des populations ; un piège monoconique avec un seul écran est également proposé ; le piège bipyramidal est employé dans le foyer de la maladie du sommeil de Nola (RCA).
- en santé animale, ce dernier piège, conçu à l’origine pour cet usage, est en cours de vulgarisation chez les éleveurs centrafricains, qui l’utilisent dans les galeries forestières au niveau des abreuvoirs à bétail.

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Caractères de G. fuscipes fuscipes (F)

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Répartition de G. fuscipes fuscipes


TETE

PATTES

AILE

THORAX

ABDOMEN

PIECES GENITALES MALES

PIECES GENITALES FEMELLES

REPARTITION ET ZONE BIOCLIMATIQUE