bwambae (L)

Anopheles (Cellia) bwambae White, 1985

CARACTERES DIAGNOSTIQUES
Anopheles bwambae fait partie du complexe d'espèces proches d'An. gambiae. Il n'est connnu que d'Ouganda où ses larves se développent dans quelques sources d'eau chaude très minéralisée. Sur les tarsomères de la patte I, les taches blanches s'étendent de part et d'autre des articulations.

LE COMPLEXE ANOPHELES GAMBIAE s.l.
Le complexe Anopheles gambiae sensu lato (s.l) est constitué de 7 espèces jumelles, morphologiquement indissociables mais qui ont des caractéristiques biologiques, écologiques et génétiques très différentes qui se traduisent par un rôle vectoriel très contrasté. Le complexe regroupe ainsi deux des meilleurs vecteurs de Plasmodium, des espèces jouant un rôle local dans la transmission du paludisme à l’Homme, et des espèces strictement zoophiles sans importance médicale. On distingue : - Anopheles arabiensis Patton, 1904 - Anopheles bwambae White, 1985 - Anopheles gambiae sensu stricto (s.s.) Giles, 1902, taxon nominal du complexe - Anopheles melas Theobald, 1903 - Anopheles merus Dönitz, 1902 - Anopheles quadriannulatus Theobald, 1911 - Anopheles quadriannulatus B Hunt, 1998
L’existence d’un complexe d’espèces a initialement été suspectée sur la base de différences écologiques à l’état larvaire. En effet, au début du XXème siècle, deux écotypes d’An. gambiae s.l. étaient connus, l’un se développant en eau douce, l’autre en eau saumâtre. Ce n’est qu’au milieu du XXème siècle que l’existence d’un complexe d’espèces a été démontrée par des croisements de référence réalisés entre écotypes du complexe (Davidson & Jackson 1962, Davidson 1964). Au total, sept « unités de croisements » ont ainsi été mises en évidence sur la base de la production de mâles F1 stériles, et élevées au rang d’espèce (White 1974, Hunt et al. 1998). Par la suite, les études cytogénétiques (étude de la structure des chromosomes) ont permis de discriminer et d’identifier (génétiquement) les espèces du complexe (Coluzzi et al. 1979, 2002). Aujourd’hui, toutes les espèces du complexe sont identifiables grâce aux récents progrès de la biologie moléculaire. Elles peuvent être identifiées par réaction de polymérisation en chaine (PCR ou Polymerase Chain Reaction) sur la base de polymorphismes de séquences nucléotidiques, notamment au niveau de l’ADN ribosomal (ADN nucléaire codant pour les sous-unités ribosomales). Ces polymorphismes sont fixés au sein d’une même espèce et différents entre espèces, permettant ainsi l’identification des différents membres du complexe quelque soit leur stade de développement (Scott et al. 1993). Toutes les espèces du complexe An. gambiae s.l. sont potentiellement vectrices (donc génétiquement compétentes) de plasmodies humaines. Cependant, leur rôle vectoriel dans la transmission des Plasmodium est variable en fonction de leur capacité vectorielle (Carnevale et al. 2009).BIOLOGIE DE L'ESPÈCE Anopheles bwambae
Cet anophèle n'est actuellement connu que d'une aire restreinte de la partie ougandaise de la Vallée du Rift offrant les conditions géothermiques nécessaires au développement de ses larves (White, 1985). Les larves de cette espèce sont incapables de survivre en eau douce. Elles se développent exclusivement dans une eau très minéralisée en provenance de sources chaudes dont la température reste toujours comprise entre 33 et 37°C. Les gîtes larvaires sont généralement situés en plein soleil, parfois à l'ombre d'une végétation basse. Les pontes sont particulièrement abondantes dans les mares directement alimentées par ces sources et dont l'eau boueuse est souvent brassée et polluée par du gibier. Les pontes sont régulièrement réparties sur l'année. Les adultes d'An. bwambae sont strictement localisés dans un cercle d'une dizaine de kilomètres autour des sources d'eau chaude. Leur lieu de repos, essentiellement forestier, est constitué par les contreforts des troncs des grands arbres, par les branches mortes et les feuilles sèches tombées à terre. Quelques femelles au repos ont été capturées dans des bananeraies situées en bordure de forêt et même à l'intérieur des cases de certains villages périforestiers. Cette espèce opportuniste est toujours très agressive. Ainsi, dans les villages, les femelles pénètrent-elles volontiers à l'intérieur des habitations pour s'y nourrir sur homme. Elles sont cependant, dans une même localité et de la même façon, attirées par le porc domestique. Leur activité est essentiellement nocturne, même si, en forêt, les femelles piquent l'homme pendant la journée. La population adulte reste importante pendant toute l'année. Quelques femelles d'An. bwambae ont été trouvées porteuses de sporozoïtes et de filaires dans les conditions naturelles. Cette espèce ne saurait cependant être soupçonnée de jouer un rôle épidémiologique important dans la transmission d'agents pathogènes pour l'homme ou pour les animaux domestiques en raison de sa distribution très restreinte.GILLIES (M.T.) & COETZEE (M.), 1987.- A supplement to the Anophelinae of Africa south of the Sahara.The South African Institute for Medical Research, Johannesburg, 143pp.
RICKENBACH (A.) & MOUCHET (J.), 1981.- Les diptères hématophages vecteurs d'arbovirus en Afrique. Médecine Tropicale, 41 (1) : 13-22.
ROBERT (V) & CARNEVALE (P.), 1984.- Les vecteurs des paludismes en Afrique subsaharienne. In: Les paludismes en Afrique intertropicale. Etudes médicales, 2 : 55-119.
WHITE (G.B.), 1985.- Anopheles bwambae sp. n., a malaria vector in the Semliki Valley, Uganda, and its relationships with other sibling species of the An. gambiae complex (Diptera: Culicidae). Systematic Entomology, 10 : 501-522.

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bwambae

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Carte de répartition de bwambae


TETE

THORAX

AILE

PATTE

ABDOMEN

ANTENNE

REPARTITION